• Thierry Maréchal: “Pas de Championnat sans l’ouverture des frontières”


    29 avril 2020
    #vtt

Au début des années 80, ne cherchez pas, il n’y avait pas de VTT en Belgique. La discipline n’existait pas encore dans notre pays. Elle venait à peine de naitre aux Etats-Unis. Petit à petit, l’oiseau a fait son nid. Grâce aux exploits de Filip Meirhaeghe, médaillé d’argent aux Jeux Olympiques à Sydney et Champion du Monde en 2003, ce sport a pu connaitre un véritable essor chez nous. Depuis 2017, c’est d’ailleurs le président de la Fédération Cycliste Wallonie-Bruxelles Thierry Maréchal qui en est à tête. Le Theutois évoque les défis imposés par cette crise du coronavirus ainsi que l’évolution de cette discipline.

Comme la route, le VTT est touché par cette pandémie. Quelles sont les principales difficultés à l’heure actuelle?
Thierry Maréchal: “Quand la crise a commencé, nous avons bloqué les classements. Ceux qui avaient leurs points les conserveront quand cela va redémarrer. Nous avons reporté le Championnat du monde à Albstadt. Nous espérons le voir quand même se dérouler d’ici la fin de l’année. Nous allons lui donner la priorité. Ensuite, nous passerons aux courses UCI. Puis suivront les courses régionales et provinciales. Néanmoins, je ne cache pas mon inquiétude pour le Championnat du Monde. Les coureurs viennent de partout. Ce sera difficile d’avoir une situation homogène. Par exemple, en Chine, la situation semble s’améliorer. Cela ne veut pas dire que nous aurons l’autorisation d’y aller. Si les frontières restent fermées dans certains pays, des coureurs ne pourront pas participer. On ne pourra pas parler de vrai Championnat du Monde. Je ne pense pas qu’on puisse voir un Championnat avant la réouverture des frontières.”

Il y a également le cas des dix manches de Coupe du Monde.
“Nous avons de gros investissements au niveau de la Coupe du Monde et nos sponsors. C’est une manière plus commerciale de faire du sport. En octobre, nous avons également un Championnat du Monde en Marathon en Turquie. Je ne vois pas comment nous pourrons l’organiser car le problème n’est pas la date, mais c’est la préparation de l’événement qui requiert des mois d’effort.”

Les Jeux Olympiques ont été reportés à l’été 2021. Cela va-t-il changer les choses pour la Belgique?
“En principe, non. La Belgique était dans le bon wagon pour assurer une place aussi bien chez les hommes et les dames. Toutefois, cela pourrait permettre à la jeune génération de progresser et de venir titiller les anciens. Cependant, Jens Schuermans et Githa Michiels sont encore au-dessus de la concurrence pour le moment en Belgique. Il ne faut pas oublier que ce n’est pas l’UCI qui envoie les athlètes. Le pouvoir revient à chaque fédération. Chez les filles, Emeline Detilleux progresse même si je pense que ce sera encore un peu juste pour l’envoyer à Tokyo en 2021. Chez les hommes, Kevin Panhuyzen, Pierre De Froidmont et Lukas Malezsewski ont également un joli potentiel. Pierre De Froidmont sort d’une année difficile. Il a failli mourir. Il a commencé l’année en perdant son vélo dans un virage. Il a lâché son vélo au dernier moment qui est passé en-dessous des glaces. On l’a seulement retrouvé à la fonte des glaces. Je suis content des progrès que nous faisons en VTT.”

Parlons un peu des autres disciplines car le VTT ne se résume pas au cross-country. Il y a le pump track, un parcours en boucle fermée, constitué de plusieurs bosses consécutives et de virages relevés, qui monte en flèche.
“Cette discipline est arrivée sur la table de l’UCI grâce à l’un de nos partenaires. Nous avons tout de suite vu son intérêt. C’est un sport dans l’air du temps. Nous avons beaucoup de demandes. C’est avant tout très ludique pour les enfants. Cela va amener les jeunes au vélo, comme nous avons connu avec le BMX. Cela donne des démonstrations intéressantes lors des Championnats du Monde. Nous devons encourager le développement du pump track dans les villes et les villages.”

Où en est-on avec l’Enduro, une discipline héritée de la discipline moto qui mêle des éléments du VTT de descente et du cross-country?
“Ce fut une longue bataille pour ramener cette discipline au sein de l’UCI. L’ancien président Bryan Cookson ne voulait pas en entendre parler. Que s’est-il passé? Une autre fédération a vu le jour. Cela nous a pris dix ans pour finalement les convaincre de nous rejoindre car nous avons vu que cela avait pris de l’ampleur.”

Et puis, il y a ton petit bébé, le E-MTB.
“J’en ai toujours été l’un des précurseurs. J’y crois depuis longtemps. On s’aperçoit de l’aspect récréatif, mais cela devient une discipline particulière. Il faut en discuter avec des gens comme Julien Absalon. Au dernier Championnat du Monde, c’est un spécialiste de l’E-MTB qui a gagné. Cela n’a rien à voir avec le cross-country. Le vélo est plus lourd. C’est quand même du sport. Quand je pars avec un E-bike, je reviens en transpiration et épuisé. En E-MTB, tu fais des parcours plus difficiles. Tu te prends au jeu. Tu essaies de garder une vitesse constante. Ce qui est bien, c’est que tu fais ce que tu veux. Le seul problème qui faudra régler à l’avenir, c’est le contrôle des vélos. On doit faire venir une équipe de spécialistes et il faut les payer…”

Texte: James Odvart
Photos: Photo News, Luc Delhaye

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