La Madison, la meilleure chance de médaille à Tokyo

La Belgique quitte Berlin avec aucune médaille de ce Championnat du Monde sur piste. Cependant, les Belges peuvent entrevoir l’avenir d’un bon oeil avec quelques solides prestations, notamment sur la Madison. Le directeur technique Frederik Broché analyse les prestations des Belges durant ce Mondial et entrevoit l’avenir sur le court terme pour Tokyo 2020 et sur le long terme pour Paris 2024.

Un parcours honorable en poursuite par équipes
Les filles ont manqué la qualification pour 283 millièmes de seconde. “Ce n’est pas ici que nous avons perdu notre qualification. C’est dommage, mais nous avons un parcours honorable dans l’ensemble. Cet investissement en temps et en énergie n’a pas été en vain.  Nous échouons de peu, mais c’est la loi du sport de haut niveau.” Une nouvelle génération devra prendre le relais car Jolien D’Hoore ne continuera pas l’aventure et Lotte Kopecky doit encore se pencher sur la question.

“Nous avons la relève très jeune qui se tient prête avec Shari Bossuyt, Julie De Wilde, Marith Vanhove et Katrijn De Clercq. Nous allons discuter avec Lotte Kopecky. Peut-être qu’elle peut mettre la piste entre parenthèses et revenir par la suite. Le système de qualification va changer avec trois manches de Coupe du Monde qui n’auront qu’en 2021. L’hiver prochain nous donne le temps pour étudier la question de la faisabilité du projet.”

Chez les hommes, Frederik Broché se montre plus prudent sur le futur de la poursuite. “Quand on voit la prestation des Danois avec un temps dans les 3’44”, cela nous met maintenant à 12 secondes du record du monde. Nous étions ravis de passer la barre des quatre minutes, mais pour être dans les huit meilleures nations, il faut viser les 3’50”. Peut-être que nous devons élargir notre champ de vision et aller chercher des garçons actifs sur la route.”

Dans le match en Madison
Que ce soit chez les hommes (5e avec le duo Kenny De Ketele – Robbe Ghys) et les femmes (4e avec le couple Jolien D’Hoore – Lotte Kopecky), la Belgique a montré qu’elle était dans la course aux médailles. “Nous n’étions pas les meilleurs, mais nous avions le niveau pour la deuxième place. C’est assez serré entre plusieurs nations. La Belgique a perdu lors du dernier sprint chez les hommes. A quoi cela tient?”

Frederik Broché estime que les filles devront avoir davantage de confiance en elles. “Elles étaient hésitantes au départ. Elles ont couru après leur retard. Il faudra également corriger certains détails techniques et tactiques. Maintenant que les filles ne sont pas qualifiées pour la poursuite par équipes, cela leur donne du temps pour peaufiner leur préparation dans cette discipline car nous avons des chances de médaille.

Charmé par Fabio Van Den Bossche
Durant ce Championnat du Monde, Fabio Van Den Bossche (19 ans) a pu faire connaissance avec le haut niveau de l’omnium (Benjamin Thomas, Jan-Willem Van Schip, …)
Son classement (15e) est anecdotique mais sa prestation a convaincu. “J’étais charmé par son attitude, son comportement et sa technique. Il a la bonne mentalité. Il vit sereinement pour son sport. C’est un des points positifs de la semaine.”

Insuffisant au keirin
Avant d’entamer ce Championnat du Monde, Nicky Degrendele avait quasiment une mission impossible devant elle : rattraper 80 points sur la Grande-Bretagne, 470 sur les Etats-Unis et 515 sur la Colombie. Après un départ convaincant en séries, le chemin s’est arrêté en demi-finale et finalement, elle conclut le tournoi à la 11e place. “Ce n’était pas bon. Il y a des circonstances atténuantes. Mais avec son potentiel, elle doit faire beaucoup mieux. Elle doit se poser les bonnes questions”, termine-t-il.

Texte: James Odvart
Photos: Wim Hoste