• Frederik Broché : “Entretenir la condition en attendant des nouvelles”


    25 avril 2020
    #route

Les conséquences du covid-19 sur la préparation de l’équipe nationale aux Jeux Olympiques

Le développement de la pandémie 2019 a entrainé une remise totale des courses cyclistes nationales et internationales jusqu’au moins fin avril. L’incertitude commence à régner autour des Jeux Olympiques de Tokyo, qui débuteront fin juillet. La préparation de nos sportifs est en tout cas déjà impactée. Le point avec le directeur technique de Belgian Cycling Frederik Broché.

Quelles sont les conséquences directes de ces annulations sur la qualification de nos cyclistes aux Jeux Olympiques?
Frederik Broché : “La majeure partie de nos places était déjà assurée. En VTT, c’était quasiment fait. Les 21 premières nations se qualifient et nous étions 13e chez les hommes, et 14e chez les femmes au moment où l’UCI a gelé les classements au 3 mars jusqu’au 31 mai. En BMX, c’est plus problématique car nous étions en lutte pour arracher un ticket chez les dames avec Elke Vanhoof. Les manches de l’UEC BMX European Cup à Manchester et à Papendal sont annulées. Le Championnat du Monde à Houston a été également remis. Cela aurait pu être une opportunité dans la mesure où l’UCI a demandé à ce que les deux meilleures nations non encore qualifiées pouvaient encore espérer se qualifier. Mais maintenant que l’épreuve n’aura pas lieu de suite. Il reste encore les deux manches finales de la Coupe du Monde à la mi-mai, mais j’ai de sérieux doutes quant à leur tenue. Nous sommes dans l’inconnue totale. Le comité international olympique devra prendre des décisions.”

UEC European Championships Glasgow 2018 – BMX Finals – 11/08/2018 – Elke Vanhoof (Belgium) – photo Luca Bettini/BettiniPhoto©2018 ! only BELGIUM !

Finalement, la discipline la moins impactée est la piste car les quotas ont été définis après le Championnat du Monde à Berlin et que les athlètes savent plus ou moins à quoi s’en tenir.
“Oui et il n’y avait de compétition majeure les mois prochains. Le Test-Event à Tokyo n’aura pas lieu.Mais nous avions déjà participé à un événement de ce genre au mois d’août dernier. C’était finalement bien vu. Les pistiers peuvent donc continuer l’entrainement. Les blocs sur route sont remplacés par des entrainements individuels à l’extérieur ou sur les rouleaux. Les sessions sur piste ne sont pas encore à l’ordre du jour, mais pour l’instant, il n’y a pas de gros problème.

“Pour le choix du deuxième coureur pour le contre-la-montre, nous avons convenu que la décision tomberait au début du mois de juin.”

Par contre, pour la route, cela doit être assez compliqué. Rik Verbrugghe avait prévu de dévoiler sa sélection après le Tour d’Italie. Il devra revoir ses plans.
Pour le choix du deuxième coureur pour le contre-la-montre (NDLR: Remco Evenepoel est qualifié d’office en tant que Champion d’Europe et vice-Champion du monde), nous avons convenu que la décision tomberait au début du mois de juin car il faut donner du temps à l’athlète choisi pour se préparer spécifiquement à ce rendez-vous.

A cet effet, la prestation de Thomas De Gendt, 4e du chrono de Saint-Amand Montrond à Paris-Nice n’est sans doute passée inaperçue.
Absolument, c’était une jolie performance. Je retiens aussi la copie de Victor Campenaerts, 6e, mais s’il espérait mieux. Cependant, le parcours était assez atypique et technique. Le bon grimpeur pouvait tirer son épingle du jeu. A Tokyo, il y aura du dénivelé également mais la proportion de lignes droites sera plus importante. Il faudra également appuyer sur les pédales dans les descentes. Les rouleurs devraient être plus à l’avantage que les grimpeurs. Il faudra donc en tenir compte.

2019 Road World Championship Yorkshire – Training – 26/09/2019 – Dylan Teuns (Belgium) – Greg Van Avermaet (Belgium) – Tim Declercq (Belgium) – Tim Wellens (Belgium) – Oliver Naesen (Belgium) – photo Luca Bettini/BettiniPhoto©2019 ! only BELGIUM !

Imaginons qu’il n’y ait plus d’épreuve d’ici début juin …
Et bien, il faudra prendre une décision sur base de ce que nous avons vu en début de saison et des entrainements durant cette période. Nous pouvons continuer à suivre les athlètes via notre partenariat avec TrainingPeaks (lire ici), où nous pouvons facilement avoir accès aux données d’entrainement des athlètes que nous suivons ainsi que planifier la suite de leurs entrainements.

Et pour la course en ligne, cela va se passer comment?
Le problème est moins urgent. A ce niveau-là, nous avons envisagé plusieurs scénarios en fonction d’une reprise à la mi-mai, fin mai ou mi-juin. Nous voulons voir nos coureurs en action un maximum possible avant de prendre une décision qui tombera fin juin.

Rencontrez-vous le même problème chez les dames?
C’est un peu différent dans la mesure où elles ne sont pas nombreuses à entrer en ligne de compte pour aller à Tokyo. C’est plus facile à gérer.

Le 4 et 5 mai, une reconnaissance du parcours du Championnat du Monde à Martigny était prévue. Je suppose que cela tombe à l’eau.
Plus que probablement, mais nous pouvons la reporter. Carlo Bomans, le sélectionneur des Juniors, a déjà été faire un premier travail de reconnaissance l’an dernier, en prenant des photos et des vidéos. Donc, nous avons une base sur laquelle travailler. De plus, nous utilisons Veloviewer, qui permet de faire des anlayses précises des segments du parcours.

“S’entrainer intensément n’a aucun sens. Personne ne sait quand la compétition va reprendre.”

Au niveau de l’entrainement, avez-vous donné un conseil particulier aux cyclistes belges?
Oui, nous leur avons dit d’entretenir la condition comme ils le feraient durant la trêve hivernale. Le but est de ne pas perdre de force ni de condition. Cela n’a aucun sens de s’entrainer intensément comme si un rendez-vous important avait lieu dans deux semaines. Personne ne sait quand la compétition va reprendre. Nous sommes dans l’inconnu. J’espère que l’UCI communiquera une date de reprise assez vite, mais elle était également dépendante des décisions des autorités qui elles-même se basent sur les recommandations des scientifiques. Et il faut également veiller à reprendre au bon moment sans se précipiter pour éviter le risque d’une deuxième vague de contamination.

Donc, les Jeux Olympiques durant l’été, tu y crois encore?
Je pense qu’il ne faut pas prendre de décision précipitée, mais je ne suis pas le mieux placé pour dire si l’événement doit avoir lieu. Ce sont les scientifiques qui auront le dernier mot. Par contre, si on décale les Jeux plus tard dans l’année, cela aura d’autres conséquences. Par exemple, on pourrait avoir les classiques du printemps reportées en octobre et les Jeux en même temps. Je ne pense pas que ce soit tenable. Il faudrait alors envisager un report d’un voire deux ans. En tout les cas, le schéma traditionnel de la saison : les classiques du printemps, le Giro en mai, le Tour en juillet et la Vuelta en août va être complètement chamboulé et chacun devra montrer une certaine adaptation par rapport au caractère exceptionnel de la situation.

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